Le saviez-vous ?
La clé de la prison de la Bastille est conservée en Amérique …
Le 14 juillet 1789, les parisiens prennent la Bastille. Dans les mois qui suivent la prison est détruite et ses pierres sont utilisées pour construire l’actuel pont de la Concorde, d’abord baptisé « pont Louis XVI » puis « pont de la Révolution » après l’exécution du roi.
Le jour de la prise de la Bastille, La Fayette est nommé commandant de la garde nationale de Paris et reçoit la clé de la prison, en fer forgé, elle pèse 540 grammes et le dessin de ses dents évoque la fleur de lys royale.
En mars 1790, La Fayette décide d’offrir la clé de la Bastille à son chef pendant la Guerre d’indépendance américaine, George Washington, qui vient d’être élu premier président des Etats-Unis. La clé est accompagnée d’une gravure de la Bastille en ruines et d’une lettre :
« C’est un tribut que je vous dois comme fils à son père adoptif, comme aide-de-camp à son général, comme missionnaire de la liberté à son patriarche ».
La clé est confiée à Thomas Paine, l’un des pères fondateurs des Etats-Unis, qui se trouve à Paris et doit se rendre en Amérique mais son voyage est reporté et c’est finalement John Rutledge Jr., un planteur de Caroline du Sud, qui remettra la clé au président américain. La cérémonie a lieu à New York, alors capitale des Etats-Unis, en août 1790, Washington la reçoit comme «un signe de victoire remportée par la liberté sur le despotisme» selon ses propres mots.
D’abord conservée à Philadelphie, la clé rejoint le hall de la demeure de George Washington à Mount Vernon, sur les rives du fleuve Potomac en Virginie, où chacun peut aujourd’hui l’admirer comme La Fayette lui-même lors de son voyage aux Etats-Unis, en 1824.
Article de Yann Malo - le 6 février 2021.
Le saviez-vous ?
Un Bonaparte est à l’origine du FBI
Jérôme Bonaparte, son plus jeune frère, n’a que 15 ans lorsque Napoléon devient premier Consul en 1799. L’année suivante il intègre la Marine en tant que lieutenant et vogue vers Saint Domingue et la Martinique. En juillet 1803, il arrive à Baltimore, aux Etats-Unis, après avoir abandonné son commandement. Il y tombe amoureux et épouse le 24 décembre de la même année, bien que mineure, Elizabeth Patterson, fille d’un riche commerçant de la ville.
Fin 1804, il embarque sur un navire affrété par son beau-père pour assister au couronnement de son frère, mais celui-ci interdit à son épouse de débarquer, elle doit donc accoucher en Grande-Bretagne. Napoléon juge ce mariage roturier peu conforme à sa nouvelle situation et le fait casser par décret impérial. Il nomme dans la foulée Jérôme commandant de l’escadre française en Italie puis le fera Roi de Westphalie. Jérôme mourra en 1860, sous le règne de son neveu Napoléon III. Il repose aux Invalides, au côté de son frère.
Le fils américain de Jérôme, Jérôme-Napoléon Bonaparte, est donc né à Londres avant de retourner, avec sa mère, aux Etats-Unis. Après des études à Harvard, il se mariera et aura deux fils.
L’ainé, Jérôme-Napoléon Bonaparte II, né en 1830, sortira de West-Point et sera officier dans l’US Army. Il démissionne en 1854 afin de gagner la France avec son père. Accueillis par leur cousin Napoléon III, l’un pourra faire connaissance de Jérôme, son père, l’autre servira dans l’armée française en tant que colonel.
Le second fils, Charles Joseph Bonaparte, né en 1851, fera des études de droit à Harvard avant de se lancer dans une carrière politique. En 1905, le Président Théodore Roosevelt le nomme Secrétaire d’Etat à la marine puis en 1906, Procureur général des Etats-Unis, l’équivalent de Ministre de la justice. A ce poste il se trouvera confronté à l’essor du crime organisé. Il décide alors, en juillet 1908, de créer un service de police fédéral dépendant de lui, le Bureau of Investigation (BOI). Il en embauche personnellement les premiers agents. Le terme bureau, peu usité aux USA, a été choisi par lui, sans doute en référence à ses origines françaises. Le BOI deviendra en 1935 le Federal Bureau of Investigation (FBI).
C’est donc un Bonaparte, petit-neveu de Napoléon, qui est à l’origine du FBI !
Article de Yann Malo - le 2 février 2021.
Thomas Jefferson, le plus français des présidents américains
« Chaque homme de culture a deux patries : la sienne et la France. »
Thomas Jefferson
Jefferson est né citoyen anglais en 1743, au sein d’une riche famille de la colonie américaine de Virginie. Homme du XVIII° siècle, il fut avocat, agriculteur, naturaliste, bibliothécaire, imprégné des idées de la philosophie des lumières.
En 1769, à 26 ans, il est élu à la chambre des Bourgeois, l'assemblée coloniale de Virginie. Il s’engage résolument dans la lutte pour l’indépendance et est élu au Congrès continental de Philadelphie (Pennsylvanie) où il est désigné pour rédiger, avec l’aide de Benjamin Franklin et John Adams, la fameuse Déclaration unilatérale d'indépendance.
« … Nous tenons pour évidentes pour elles-mêmes les vérités suivantes : tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. Les gouvernements sont établis parmi les hommes pour garantir ces droits, et leur juste pouvoir émane du consentement des gouvernés ... » (4 juillet 1776).
Laissant la lutte armée, pour laquelle il ne se sent pas de goût, à Georges Washington, il retourne dans son état de Virginie où il fait construire la maison de Monticello. Élu à l'assemblée de Virginie, il rédige là aussi une Déclaration des Droits qui, pour la première fois au monde, établit le principe d'une séparation des Églises et de l'État … En 1779, à 36 ans, il est gouverneur de Virginie.
Après le décès de sa femme, en 1782, il accepte de remplacer Benjamin Franklin à Versailles, comme ministre plénipotentiaire des tous nouveaux Etats-Unis d’Amérique auprès du gouvernement français. Débarquant à Paris le 12 août 1784, il découvre avec ravissement la culture française et fréquente assidument les salons parisiens où se croise l’élite intellectuelle du continent européen.
Une discrète jeune femme noire le suit à Paris. Elle se nomme Sally Hemings, une jeune esclave noire avec laquelle il vivra jusqu’à la fin de sa vie et aura plusieurs enfants. Elle restera dans les mémoires sous le surnom de « la Virginienne ».
Thomas Jefferson habitait au 92 Champs Elysées, à l’Hôtel de Langeac, aujourd’hui détruit. Il a lui-même raconté combien il aimait Paris, flâner sur les quais pour « faire les bouquinistes », arpenter le Jardin des Plantes, admirer le dôme des Invalides ou les coupoles de la Halle aux Blés, l’actuelle Bourse du Commerce dans le quartier des Halles et de l’Hôtel de Salm, l’actuel Palais de la Légion d’Honneur, qui lui servirent de modèle pour celle de Monticello. Grand amateur de vins, il mit au point, pendant son séjour, une classification des meilleurs Bordeaux qui fit longtemps autorité. Toutefois, son vin préféré était de Bourgogne, un Meursault.
Très lié avec La Fayette, Condorcet ou Buffon, il assistera aux débuts de la Révolution française et sera témoin de la prise de la Bastille. Il quitte toutefois la France, rappelé par Georges Washington, le premier Président des Etats-Unis, pour servir en tant que Secrétaire d’Etat, l’équivalent de notre ministre des Affaires étrangères.
Francophile, il souhaiterait s'appuyer sur la France révolutionnaire pour défendre les intérêts américains face à l'Angleterre. Pas assez écouté, il quitte son poste et regagne Monticello en 1794.
Candidat aux élections présidentielles de novembre 1796, Jefferson est battu de peu par John Adams. En sa qualité de second, il hérite toutefois de la vice-présidence (cette disposition de la Constitution a été depuis abrogée). Pendant les quatre années suivantes, Jefferson ne va avoir de cesse de s'opposer au Président, notamment sur ses lois à l'encontre des étrangers et sa diplomatie hostile à la France.
En novembre 1800, il est finalement élu troisième Président des Etats-Unis. Il sera facilement réélu en 1804. Le 4 mars 1801, jour de son investiture, il se rend à pied au Capitole, en tenue de ville et sans perruque, voulant donner à sa présidence l'image d'une simplicité démocratique en rupture avec la tradition monarchique de l'Europe.
Pas question de retracer ici l’histoire de cette présidence. Notons toutefois qu’en 1804, grâce à sa bonne connaissance de la France et à ses relations dans notre pays, il parviendra à acheter la Louisiane à Napoléon … une très bonne affaire pour les Etats-Unis qui doublent ainsi la superficie de leur territoire sans guerre et pour environ 10 centimes l’hectare !
Après huit années à Washington, Jefferson regagne sa demeure de Monticello, à quelques 200 km de là. Pendant quarante années il n'a cessé d'agrandir et de transformer son "petit château". Il en a fait une sorte de déclaration d'amour à la France. Lors de son retour aux Etats-Unis en 1789, il avait rapporté de France pas moins de 86 caisses d'objets divers, mobilier, vaisselle, tissus, livres qui meubleront sa demeure.
Quant en 1812, lors de la guerre américano-anglaise, la Bibliothèque du Congrès est brûlée, il propose sa propre bibliothèque de près de 6500 volumes pour commencer sa reconstitution. Ainsi, la Library of Congress possède une magnifique collection d'ouvrages français du XVIII° siècle.
Le visiteur de Monticello est aujourd'hui encore accueilli par les portraits de Voltaire et La Fayette et peut admirer l'une des meilleures caves des Etats-Unis, emplie des meilleurs crus.
Thomas Jefferson s'éteindra le 4 juillet 1826, jour de la Fête Nationale, 50 ans jour pour jour après la publication de la Déclaration d'Indépendance qu'il avait lui-même rédigé.
Une statue honore sa mémoire sur les quais de Seine, face à l'Hôtel de Salm qu'il admirait tant, et un square porte son nom dans le 16° arrondissement qui accueille la statue de Washington et La Fayette brandissant le drapeau de la jeune démocratie américaine, une œuvre de Bartholdi qui réalisa également la Statue de la Liberté.
Article de Yann Malo - le 19 janvier 2021.
En 1522, François 1°, le jeune Roi de France, en guerre permanente avec Charles Quint, Empereur du Saint Empire Germanique mais régnant également sur les Pays Bas, l’Espagne, une partie de l’Italie et le nouveau monde « découvert » par Christophe Colomb trente années plus tôt, cherche à son tour une expansion maritime. Il charge alors Jean de Verrazane (Giovanni da Verrazano en italien), marin d’origine florentine, de découvrir le fameux passage du nord ouest vers le pacifique et les richesses de l’Asie.
Financée par les banquiers de Rouen et de Lyon, une caravelle, construite en 1518 dans les chantiers navals du Havre et nommée La Dauphine en hommage au jeune fils de François 1°, est armée, qui quitte Dieppe en juin 1523. La Dauphine est le navire amiral d’une flotte de quatre bateaux qui va connaître de nombreux incidents. Seule La Dauphine parviendra à traverser l’océan et Verrazano et sa cinquantaine de marins vont, au cours de l’année 1524, parcourir la côte est de l’Amérique du nord, de la Floride à Terre-Neuve.
Après avoir croisé « le cap de la peur » (qui porte toujours son nom, anglicisé, de Cap Fear en Caroline du nord) puis la baie de Chesapeake et l’embouchure du fleuve Delaware (qu’ils nomment fleuve Vendôme), le 17 avril 1524, ils découvrent un « endroit fort agréable en deçà de deux petites collines, au milieu desquelles coule une très grande rivière ». En entrant dans la baie, ils admirent un « fleuve impressionnant de majesté » et un « très beau lac ». Les deux collines sont en fait l’extrémité de Brooklyn et Staten Island, le grand fleuve n’est autre que l’Hudson river et le lac, la baie de New York dans laquelle ils sont les premiers européens à entrer. Verrazano baptisera l’endroit « Nouvelle Angoulême » en hommage au titre du Roi (Comte d’Angoulême) avant son accession au trône.
Accostant dans la baie, Verrazano décrira ainsi dans une missive à François 1°, les amérindiens qu’il y côtoie : « Cette race est la plus belle et la plus policée de celles que nous avons rencontrées au cours de cette campagne. Elle est plus grande que la nôtre […]. Leurs yeux sont noirs et vifs et leur physionomie douce et noble […]. Des autres parties de leur corps, je ne parlerai pas à Votre Majesté ; elles ont les proportions dignes de tout homme bien fait. Leurs femmes ont la même beauté la même élégance […]. Ils sont très généreux et donnent tout ce qu'ils ont. Nous nous sommes liés avec eux d'une grande amitié ».
La Dauphine continue son voyage jusqu’à Terre-Neuve et rentre à Dieppe le 8 juillet 1524. Verrazano rend compte de son voyage par une lettre au Roi qui se trouve à Lyon, préparant l’invasion du milanais. François 1° a-t-il lu ce rapport ? Nous ne le savons pas. Le roi fut fait prisonnier par Charles Quint après le désastre de Pavie début 1525, il restera incarcéré pendant un an à Madrid. L’original du rapport est perdu, mais nous en connaissons le contenu par une copie adressée par Verrazano à un banquier italien. Ce document est aujourd’hui conservé à la J.P. Morgan Library de New York.
En 1529, le frère de Jean de Verrazane, Jérôme (Girolamo en italien), géographe qui participait à l’expédition, dresse une carte détaillée des pays découverts et les nomme "Nova Gallia", la Nouvelle France. Tout au long du XVI° siècle d’autres cartes, dont plusieurs publiées à Venise, reprendront ces appellations françaises, en particulier la Cosmographie Universelle publiée à Paris en 1575.
Verrazano n’avait installé aucune implantation française en Nouvelle Angoulême et ce territoire restera inexploré par les européens jusqu’en 1609 et l’arrivée du navigateur anglais Henry Hudson qui pénètre dans la baie pensant y trouver un passage vers l'océan Pacifique. En 1624 enfin, des colons néerlandais s'installent sur l'île de Manhattan et baptisent le lieu La Nouvelle-Amsterdam. Le nom de Nouvelle Angoulême restera oublié pendant plus de quatre siècles.
Le nom de Verrazano ne l’est pas tout à fait : en 1909, la communauté italienne de New-York fait ériger une statue du navigateur sur Battery Park, à l’extrémité sud de Manhattan, en oubliant qu’il était au service du Roi de France. Mais en 1949, un jeune professeur au lycée français de New-York, Jacques Habert, soutient une thèse à l’université de Columbia et publie un livre « When New York was called Angoulême » (Quand New York s’appelait Angoulême) qui réveille les souvenirs …
Le 30 mai 1950, une plaque de bronze représentant La Dauphine est inaugurée sur les quais et le 16 octobre, le nom de « Terre d’Angoulême » est ajouté sur le socle de la statue de Verrazzano. Enfin, en 1951, le président français Vincent Auriol et le ministre des affaires étrangères Robert Schuman se rendent devant ces monuments. En 1964, est inauguré le pont suspendu long de plus de 4 kilomètres qui relie Staten Island à Brooklyn ; il porte le nom de Verrazano et constitue l’attraction essentielle du marathon annuel de New-York.
Aujourd’hui encore ce passé est peu connu … Pourtant le Musée maritime de Rouen travaille à une reconstruction grandeur nature de La Dauphine qui pourrait traverser l’Atlantique et arriver au port de New York, peut-être à temps pour le cinq-centième anniversaire de la découverte européenne de la baie par Verrazano le 17 avril 2024 …
Notons enfin que l’idée d’expansion maritime était bien implantée dans l’esprit de François 1°. En 1534, il donnera instruction au Malouin Jacques Cartier de « descouvrir certaines ysles et pays où l’on dit qu’il se doibt trouver grant quantité d’or et autres riches choses ». Après trois voyages, Jacques Cartier restera bien cette fois pour l’histoire le découvreur du Canada. Une énigme historique pour terminer : Jacques Cartier faisait-il partie de l’équipage de La Dauphine en 1524 ? Certains l’ont prétendu … sans jamais en apporter aucune preuve !
Article de Yann Malo - le 11 décembre 2020.
Chaque quatre années, le mardi qui suit le premier lundi de novembre (donc au plus tôt le 2 novembre, au plus tard le 8, en pratique le 3 en 2020), les électeurs américains sont invités à voter pour l'élection de leur Président et du Vice-président. C'est l'Election Day.
Toutefois, il s'agit d'une élection au suffrage universel indirect. Les américains élisent en fait, dans chacun des états de l'union, un nombre de grands électeurs égal au nombre de ses représentatnts (les députés) et sénateurs soit un total de 538. Ainsi, la Californie choisit 55 grands électeurs et les 8 États les moins peuplés n'en choisissent que 3 chacun.
Dans tous les états sauf Deux (le Maine et le Nebraska) le mode de scrutin donne toutes les voix de l'État au candidat arrivé le premier. On a ainsi pu calculer qu'en théorie un candidat pourrait être élu président avec seulement 22% des suffrages populaires...
Ces grands électeurs se réunissent ensuite le lundi suivant le deuxième mercredi de décembre de la même année (cette année, le 14 décembre) dans la capitale de leur État respectif pour élire le président et le vice-président. Les votes sont ensuite comptabilisés au niveau fédéral dans une session du Congrès début janvier. Le Président prend ses fonctions le 20 janvier (le 21 si le 20 tombe un dimanche) en prêtant serment devant le Capitole à Washington.
Dans les faits, le nom du Président est généralement connu dès l'Election day. Car si les mandats des grands électeurs ne sont pas impératifs, ceux-ci respectent les choix populaires (depuis 1788, sur les près de 17 000 grands électeurs successifs, seul 156 ont trahi leur mandat).
Rappelons par ailleurs que plusieurs scrutins (souvent plusieurs dizaines) se tiennent en même temps que l'élection présidentielle : élections législatives fédérales, élections des gouverneurs, élections des représentants pour les assemblées de chaque État, élections municipales, des juges, du chef de la police, du bureau de chaque école, référendums, amendements aux lois, initiatives locales ...
Article de Yann Malo - le 28 octobre 2020.
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